Rochon Danièle

Danièle Rochon est née à Ottawa (Canada) en 1946. L’artiste partage son travail de création entre Montréal et le sud de la France.
Titulaire d’un baccalauréat ès arts de l’Université Laval (Québec), Danièle Rochon poursuit des études en science politique à l’Université Laval et à l’Université de Montréal. Elle travaille en journalisme, en création publicitaire et fait de la traduction pendant quelques années. En l978, elle s’inscrit à l’École d’art du Musée des beaux-arts de Montréal, au Centre d’Art Saidye Bronfman qu’elle fréquente pendant quatre ans ainsi qu’à l’Atelier de gravure Graff à Montréal. En 1982, la carrière de l’artiste prend son envol. Dès lors, la peintre réalise plus de quarante expositions individuelles sur la scène nationale et internationale.
Danièle Rochon participe à de nombreux projets, notamment la réalisation de lithographies pour le livre d’art à édition limitée La Nuit de Claire Dé publié par Art global, à la création d’une peinture de 23 m × 6 m sur une voûte de 12 mètres de hauteur à Québec intitulée Hymne à la Vie, ainsi qu’à la conception des décors pour l’opéra d’avant-garde Vaugirard de Mardi-Ellen Hill, à New York. En l992, elle devient membre de l’Académie royale des arts du Canada et participe à plus d’une soixantaine d’expositions collectives. L’artiste se consacre depuis 1987 à la production de lithographies qu’elle réalise à Vence, dans le sud de la France, auprès des maîtres graveurs Pierre Chave et Bjarne Hansen.
Pendant toutes ces années, Danièle Rochon poursuit sa recherche sur la lumière et explore les multiples possibilités qui sont issues de la couleur. De 1983 à 1993, le pastel a été pour l’artiste la technique picturale correspondant le plus à cette quête de contrastes et de vibrations. Pendant ces années, son œuvre a été prolifique.
Assoiffée de liberté et de recherche constante de lumières nouvelles, l’artiste quitte le Canada pour Paris et travaille dans plusieurs autres pays d’Europe. Elle voyage en Asie, en Afrique, en Argentine et en Uruguay. Toutes ces découvertes ont un impact immédiat sur la démarche artistique de Danièle Rochon. L’artiste peint avec une énergie renouvelée, son esprit imbu de vibrations nouvelles, d’images évocatrices et sensuelles, et de mémoire des lieux. Elle choisit de s’installer dans le sud de la France dans un lieu qui correspond à son état d’esprit. Elle y travaille depuis ce temps, partageant sa création en atelier entre Montréal et la Provence. Ses peintures regorgent des thèmes qui l’ont toujours fascinée : la pierre, la source et la nature, dans tous ses recoins les plus intimes.
Une critique d’art résume bien cette recherche de l’artiste : « Rochon participe au projet artistique séculaire qui se donne pour mission, comme le souligne le critique Robert Hugues, de nous réconcilier avec le monde, non pas à travers la protestation, l’ironie ou les métaphores politiques, mais plutôt à l’aide de la contemplation extatique du plaisir présent dans la nature. Ainsi, l’œuvre ne représente pas le monde tel qu’il est, mais tel que nos sens avides le désirent; un monde non pas hostile mais plutôt débordant de sens. »

Danièle Rochon et la gravure

Dès 1980, la gravure m’attirait. L’admiration que j’éprouvais devant les œuvres de certains artistes peintres et graveurs nourrissait mon désir d’explorer ce procédé.
J’ai d’abord fait connaissance avec l’eau-forte et l’aquatinte, qui allaient à l’encontre de ma manière de peindre. Malgré leur complexité et l’éventail de couleurs limité qu’elles permettent d’employer, j’ai poursuivi mon exploration tant les résultats m’émerveillaient. Mais je continuais de travailler en peinture comme seul mode d’expression.
En 1987, au cours d’un voyage à Vence, dans le sud de la France, j’ai renoué avec la gravure, mais cette fois en passant par la lithographie. Dans ce haut lieu de la peinture, j’ai été invitée à travailler dans l’atelier Pierre Chave. La lithographie devenait, avec la peinture, un important mode d’expression chez moi.
Durant plusieurs années, assistée de différents maîtres graveurs, je me suis soumise au rude apprentissage de ce procédé d’impression. Une fois de plus, les étapes nombreuses et complexes, ce résultat différé imposant une lente progression de l’œuvre, obligeant à un savant processus de réflexion et de déduction ponctué de gestes minutieux et calculés, toujours dans l’incertitude quant au résultat en bout de piste, me donnaient le sentiment d’aller contre nature. Mais ce travail était si formateur qu’il méritait que je continue à m’y consacrer.
L’exercice soutenu de la séparation des couleurs m’apportait une connaissance intime et subtile de son spectre, une connaissance inestimable grâce à laquelle ma peinture ne pouvait que s’enrichir, se bonifier. De plus, il me permettait de réussir des transparences et des lavis nouveaux, créant des lumières et des profondeurs insoupçonnées.
La lithographie restera toujours pour moi un exercice aride et laborieux, mais elle me procure beaucoup de satisfaction, car elle participe grandement à améliorer ma peinture.
Danièle Rochon

Références

BERNIER, Robert. Un siècle de peinture au Québec, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 1999,
p. 338 .
HOULD, Claudette. Répertoire des livres d’artistes du Québec 1981-1990, Montréal, Bibliothèque nationale du Québec, 1993, p. 144 .
MACDONALD, Colin S. A Dictionary of Canadian Artists, Ottawa, Canadian Paperbacks Publishing, vol. 7 , 1990 .
Magazin’Art : répertoire biennal des artistes canadiens en galeries, Montréal, Editart International, 2000, p. 82 .
VALLÉE, Félix. Guide Vallée : marché de l’art, biographies et cotes de 1000 artistes, Québec, Publications Charles-Huot, 1989, p. 601 .

Danièle Rochon